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Affichage des articles du septembre, 2008

Minsk

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Le lendemain, je pris le temps de redécouvrir la ville. Minsk ne m’est pas inconnue, par le passé j’y avais séjourné à plusieurs reprises. Je retrouvai facilement mes repères. J’avais prévu de passer quelques jours dans la capitale pour faire des recherches à la Bibliothèque nationale avant de repartir pour l’ouest du pays. Minsk est une ville exceptionnelle, une sorte de musée grandeur nature de l’époque soviétique. Chaque année, elle s'ouvre un peu plus au capitalisme, compte davantage de gros 4x4 dans les avenues mais elle a su préserver son âme. Dans le Minsk original, la cohérence architecturale est conservée. Les traditions demeurent solidement ancrées et les Minskois savent rester accueillants et chaleureux. Minsk continue de m'émouvoir, elle est loin du tumulte touristique de Prague et son atmosphère ni fiévreuse, ni excessive reste bienséante et magiquement soviétique. Elle occupe une position géographique centrale et est aussi la plus grande ville du pays q

Bloqué à Goudagaye

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On m’emmena derrière le bâtiment de la douane, à l’intérieur d’une cabane située au fond d’une cour. On me montra un tabouret à côté de la porte et je pris place. Dans la pièce un téléviseur accroché au mur monopolisait l’attention des occupants. Il passait une course de Formule 1, le grand prix de Grande-Bretagne. A côté de moi, un couple de touristes était déjà installé. Un douanier entra suivi d’une femme en pleurs âgée d'une cinquantaine d'années. Elle s’installa sur un tabouret sans s’arrêter de verser des larmes. Elle devait être Russe ou Biélorusse et je me demandai quelle était la raison de sa venue. Son passeport n’était-il pas en règle ? Les douaniers entraient et sortaient de la pièce. A chaque venue, ils profitaient de l’occasion pour suivre la course pendant quelques instants. Il pleuvait à Silverstone et les bolides entraînaient des nuages d’eau dans leur sillage. Les douaniers finirent par quitter tous la pièce. Je questionnai mes voisins. Ils venaient de

En route pour la Biélorussie

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Après quelques heures d’attente à la gare de Vilnius, je me dirigeai vers la plateforme pour prendre le train 306 Vilnius-Minsk de quatorze heures seize. Un court voyage de deux cents kilomètres qui nécessite tout de même quatre heures et quinze minutes. Le train des chemins de fer biélorusses était déjà à quai, je remontai le convoi pour trouver le wagon numéro 2 où j’avais une place réservée. A l’arrière de chaque wagon, la provodnitsa en uniforme bleu se tenait au garde à vous au pied des trois hautes marches qui donnent accès au train. C'est elle qui dans chaque wagon des trains de l’ex-bloc soviétique contrôle la validité des billets, sert des boissons chaudes, distribue le pack couchage, veille à l'ordre et à la sécurité des voyageurs et s'occupe aussi du nettoyage. Arrivé à sa hauteur, l'hôtesse me lança -Vach biliet! Je lui remis mon billet et mon passeport, elle vérifia mon titre de voyage, mon passeport et me pria de monter. Mon wagon de type « plat

Kaunas - Le fort V

Après la colline Napoléon, nous rejoignîmes le fort V qui se trouve cinq kilomètres plus à l’est. Il est situé sur la rive du Niémen. Il présente une architecture dissymétrique avec une antenne fortifiée protégeant la voie d’accès au fort. Une partie du fort est aujourd’hui utilisée comme terrain de paint-ball. Il fait partie du programme initial et les constructions sont comme pour tous les forts du programme initial en briques rouges. Il a subi des transformations importantes à l’époque soviétique pour servir de dépôt logistique à l’armée. Après la visite, nous nous rendîmes dans un immense centre commercial flambant neuf se trouvant le long de Karaliaus Mindaugo en bordure du Niémen pour y prendre un verre. Ce centre commercial avait été ouvert au mois de juin et est rapidement devenu l’endroit branché des citadins de Kaunas, où l'on se réunit pour se montrer. Patinoire, restaurants, discothèque, boutiques de luxe, parking souterrain aspirent les consommateurs et vident le c

Kaunas - La colline Napoléon

Sur le chemin de l’hôtel, j’ai fait connaissance avec Karina et Oleg, un couple d'étudiants. Nous avons sympathisé et après leur avoir exposé la raison de ma présence à Kaunas, ils me proposèrent de m’accompagner en début de soirée au fort V pour le visiter. Kaunas me faisait penser à une ville sur le déclin. Je ne ressentais pas le dynamisme que pourrait afficher la deuxième ville du pays. Nous étions le samedi après-midi, le temps était ensoleillé et le centre-ville était désespérément vide. De nombreux commerces étaient déjà fermés et les rares passants étaient pressés de rentrer chez eux. A dix-neuf heures, en sortant de l’hôtel, je tombai face à une limousine noire. Au volant, je reconnus Oleg, Karina était assise à sa droite. Je m’installai à l’arrière dans les fauteuils moelleux en cuir. Je fis part à Oleg de mon étonnement de voir un étudiant rouler dans une voiture d’aussi grosse cylindrée (il s’agissait d’une Mercedes 500 équipée d’un moteur V8 de plus de cinq litres

Kaunas - Le fort IX

Le lendemain, nous décidâmes de visiter le fort IX situé au nord-ouest de la ville de Kaunas . Dans la ville, Vladimir me montra de nombreux bâtiments témoignant de l’importance de cette forteresse qui compta jusqu’à 90000 hommes en 1915, l’imposant bâtiment du quartier général de la forteresse, les bâtiments de l’hôpital, les casernes et entrepôts divers. Sous l’empire, une voie ferrée spéciale longue d'une trentaine de kilomètres permettait aux trains le ravitaillement des forts en vivres et en munitions à partir des entrepôts de la ville. Vladimir raconta que le fort IX fut construit entre 1903 et 1911 avec des techniques innovantes . Il fut ainsi le premier fort de ce type construit dans l’empire russe. Il disposait d’équipements modernes, systèmes de ventilation et de chauffage, générateurs électriques et d'une solidité accrue grâce à l’utilisation du béton armé. L’ouvrage est dissymétrique et présente six faces. Il est ceinturé par un fossé défendu par deux coffres s

Kaunas - Le fort VI

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Fort VI - Le casernement Le lendemain matin, Vladimir vint de bonne heure à l’hôtel pour m’emmener visiter et photographier le premier fort. La veille, nous avions décidé de porter notre choix sur le fort VI situé à l’est de Kaunas. Nous traversâmes la ville encore calme à cette heure-ci de la journée et arrivés dans les faubourgs de la ville, nous nous engageâmes sur une route étroite qui nous mena au bout d’un chemin de terre. Nous abandonnâmes la voiture devant une haute grille métallique attaquée par la rouille. A pied, nous contournâmes l’obstacle et j’allai découvrir, grâce à Vladimir, les secrets de ce fort. Sa construction dura de 1883 à 1889 et fit partie du programme initial de huit forts. L’architecture repose sur la technique classique des forts russes de cette période. Les constructions en briques rouges sont complétées sur le dessus par des couches de terre de plusieurs mètres d’épaisseur. L’ouvrage est symétrique et présente six faces. Il est ceinturé par un fossé dé

La forteresse de Kaunas

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J’avais réservé à l’hôtel Kauno Arkivyskupijos situé au cœur même de la vieille ville. Je descendis du trolleybus à Kauno Pilis . A pied et harnaché de tout mon barda je me dirigeai vers le château de la ville datant du XVIe siècle, pour le longer et je débouchai sur la place Rotušės où je devais me rendre. Je scrutai les bâtiments pour localiser l’hôtel. Je ne l’aperçus pas tout de suite car il s’agissait d’une bâtisse un peu inattendue. Coincé entre une église et un porche qui donne accès à une belle cour intérieure, l’hôtel se trouve être un bâtiment appartenant au diocèse de Kaunas. Après avoir trouvé la discrète porte d'entrée, je sonnai et la réceptionniste vint m'ouvrir. La chambre est propre, fraîchement rénovée et d'une sobriété toute religieuse digne d’un monastère. La réceptionniste qui fait également office d’administrateur est une étudiante en biologie qui partage son temps entre la faculté et son travail à l’hôtel. La personne est agréable et son décollet

En route vers Kaunas

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Pour me rendre à Kaunas, j’empruntai un train régional. Les trains régionaux sont lents et effectuent de nombreux arrêts pour desservir par-ci par-là, une gare symbolique située en rase campagne et éloignée de tout village. Pour parcourir la centaine de kilomètres séparant Vilnius de Kaunas, il ne faut pas loin de 2 heures. Par la fenêtre, j'observai, en pensant à ma prochaine étape, les paysages plats de Lituanie. La nature était belle avec des verts profonds et des ciels bas étirant des nuages cotonneux. Le train entra en gare de Kaunas, je descendis du wagon et surpris je constatai que l’unique voie ferrée se trouvait à flanc d’une colline verdoyante. L'endroit ressemble davantage à la gare d’un village plutôt qu'à celle d'une agglomération de 400.000 habitants. Une femme portant l’uniforme des chemins de fer lituaniens marchait un peu plus loin en direction du seul bâtiment visible des quais, un bungalow préfabriqué faisant office de local administratif. Je la

Vilnius

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Tard dans la soirée, l’avion qui m’amenait de Prague à Vilnius atterrit à l’aéroport international. Pendant que celui-ci effectuait sa descente, je pus apercevoir par le hublot les larges étendues planes de Lituanie parsemées de nombreux plans d’eau que le soleil couchant faisait scintiller. Il s’agissait probablement de bassins piscicoles ou d’étangs. Vilnius est encore loin du cercle arctique mais la luminosité et l’allongement des journées sont nettement perceptibles par rapport à la France. Un taxi m’amena à mon hôtel situé à quelques centaines de mètres de la gare, sur un ancien site industriel soviétique se transformant le soir venu en un lieu de rencontre pour les jeunes de la ville. L’hôtel est neuf, très bien tenu et doté d'équipements modernes. Une installation wifi est disponible gratuitement. La Lituanie a fait de gros efforts pour égaler, voir dépasser le standard hôtelier des villes d’Europe de l’ouest. Elle n’a rien à envier à une ville comme Rome qui d

Prague

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Début juillet, je me suis rendu à Prague , première étape de mon voyage. De l’aéroport, je rejoignis aisément le centre ville en bus d'abord, puis en métro. Les infrastructures et les transports sont modernes. La vieille ville est en partie ceinturée à l'ouest par la Moldau . Le cours d’eau est traversé par plusieurs ponts dont l’emblématique pont Saint-Charles , en travaux cet été. Séduisante par ses splendeurs architecturales épargnées par les guerres, son style est très varié, le roman côtoie le gothique et le baroque, témoins d'une grande richesse historique. La ville est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’ Unesco . Au cœur même de la cité se trouve la place principale Staroměstské náměstí , une pure merveille. De là, je remontai l'avenue Pařížská où se trouvent quelques beaux immeubles baroques et au bout de celle-ci, le pont Čechův enjambant la Moldau . Depuis le Čechův most , je descendis la rue 17. Listopadu . A hauteur du Rudolfinum , je bif

Mon blog

Aujourd'hui voit naître mon blog. C'est une première pour moi, un nouveau défi, un coup d'essai qui je l'espère sera transformé. Ma première intention est de mettre en ligne les chroniques de mes voyages dans les pays d’Europe centrale et de l’est. Dans ce domaine, l’écriture reste un complément intéressant à l'image photographique. Les textes apporteront couleurs et éclaircissements supplémentaires. Je viens à peine de poser mes doigts sur le clavier et déjà les premiers questionnements apparaissent. Quels thèmes aborder ? Comment les traiter ? Quel ton utiliser ? Serai-je assidu et régulier dans la publication des posts ? J’ai choisi d’écrire à visage découvert, sans utiliser de pseudonyme, avec le risque d'essuyer un refus d'attribution de visa dans un avenir proche. Pour commencer, je vais revenir sur mes périples de l’été. Mon voyage initialement prévu en Russie venait de tomber à l’eau pour des raisons sur lesquelles je reviendrai un peu plus tard